Présentation politique coopération décentralisée Ville Lyon et questions interculturelles

Publié le par Morgane

            Lyon, le 23 avril 2009

 

Projet « Demain, l’eau en partage »

Action B : Actions de sensibilisation


 

Lieu de la réunion : Salle Pradel, Hôtel de Ville

Durée : 4 h





 

 

Etaient présents :     

 

Le groupe de jeunes : Ballauf Anne- Durand Violène- Lavet Julie- Leviez François- Tagliana Sébastien- Touitou Léah- Bernigot Pierrick - Brunel Aurélia

Ya Mutuale Balume, sociologue spécialiste des questions de l’interculturalité

Phuilippe Di Loreto, chef de projet coopération décentralisée à la Ville de Lyon (zone Afrique)

Juliette Cantau, chef du projet européen « Demain, l’eau en partage »

Pierre Guyomar – Encadrant jeunesse du CRIJ

Morgane Olivier – Stagiaire DRI

 

Contexte : Cette rencontre entre professionnels et jeunes avait deux finalités :

 

  Présenter les projets de coopération décentralisée de la Ville de Lyon avec l’Afrique. L’ensemble des actions de sensibilisation proposée aux jeunes s’orientait jusqu’à présent davantage sur la thématique de l’eau.  Les relations entretenues entre Lyon et ses villes partenaires africaines méritaient de ce fait d’être éclaircies.

 

  Présenter les questions relatives à l’interculturalité. Elles ont tout leur sens dans le projet « Demain, l’eau en partage ». Le séminaire en juillet à Ouagadougou prévoit la rencontre de 60 jeunes de cultures différentes. L’intervention d’un spécialiste visait à préparer au mieux cette rencontre.

 

Déroulé de la séance :

 

 

  La Ville de Lyon et la coopération décentralisée

 

 

 

P. Di Loreto s’est attaché à une présentation des relations internationales de la Ville de Lyon et plus particulièrement des rapports existants avec ses homologues africains.

 

* Du jumelage (outil politique mis en place à la fin de la seconde guerre mondiale : nécessité de créer des conditions favorables à la paix, à la connaissance de l’autre) à la diplomatie des villes (stade avancé de la coopération ; les villes disposent pour la plupart d’un service de Direction des Relations Internationales, travaillent sur des projets variés, multilatéraux avec des collectivités partenaires multiples).

 

* L’émergence des pouvoirs locaux en Afrique (focus sur le Bénin, le Mali, le Burkina) : trois pays qui ont connu des évènements historiques marquants (coup d’Etat, crise économique des années 80 qui leur ont valu l’intervention du FMI leur imposant un ajustement structurel de leurs administrations ; les collectivités locales se voient par la même confier des responsabilités : processus de décentralisation en cours).

Les pouvoirs publics ont été pendant très longtemps défaillants ; la population civile pour substituer à ces lacunes s’est organisée au travers d’associations. Ces structures légitimes par l’efficacité de leurs actions se trouvent actuellement dans un rapport de force problématique avec les pouvoirs locaux en place.

 

  * Lyon : début de la politique internationale de Lyon fin 80’s-début 90’s dans un souci premier de solidarité. Caractéristique actuelle de la politique menée par la Ville de Lyon : mobilisation de plusieurs acteurs locaux ; les partenariats actuels ne se limitent pas aux seules villes. Des universités, des hôpitaux, des associations… sont aussi souvent associées à des projets.

 

  * Le rôle déterminant des réseaux de ville : aucune collectivité ne peut agir seule dans le contexte actuel de la mondialisation. De nombreux réseaux ont été crées pour fédérer les villes et faire entendre leurs voix communes auprès des politiques (ex : accorder une aide plus importante pour l’aide au développement); le CGLU (Cités et Gouvernements Locaux Unis) peut être comparé à « l’ONU aux niveaux des villes ».  Ces réseaux sont emblématiques du changement de rapport de force en faveur des collectivités ; les villes, à travers ce cadre légitime et reconnu au niveau mondial, sont en capacité d’influencer et de changer les politiques.

 

  * Fiche d’identité du Burkina (ethnies, langues, défis urbains et démographiques à relever par Ouagadougou, actions concrètes des pouvoirs locaux en place, difficultés et limites de leurs politiques…)

 

 

 

  Ya Mutuale Balume, spécialiste des questions liées à l’interculturel

 

 Interactivité de la rencontre : afin de cerner au mieux le groupe de jeunes, Ya Mutualé leur a proposé d’inscrire leurs inquiétudes, leurs questions et leurs objectifs en lien avec le voyage prévu au mois de juillet, par écrit.

Il a décrypté par la suite chaque commentaire en répondant et rassurant sur les peurs de chacun.

 

Des différences culturelles entre l’Europe et l’Afrique ont été abordées :

-          le rapport au temps diffère ;

-          importance de la considération et du respect pour gagner la confiance des africains ;

-          attention à ne pas se comporter comme si « l’on savait » : la société de la communication et de l’information (médias, Internet…) permet de se documenter abondamment ; l’humilité est de rigueur. Le processus d’auto-évaluation est indispensable pour être capable de remettre en question sa propre vision des choses.

 

 

Concepts :

 

-          CONNAITRE (étymologie : naître ensemble) : nécessité de s’intéresser à la culture des populations locales sans tomber dans les dérives du voyeurisme) d’où l’intérêt de se faire connaître aussi : stade de l’INTERCONNAISSANCE

 

 

-          COMPRENDRE (étymologie : prendre avec) : principe de UBUNTU, popularisé depuis 2004 et utilisé régulièrement par Nelson Mandela. L'idée d'ubuntu est celle d'une incitation réciproque, d'un partage qui construit mutuellement les êtres : « je suis parce que tu es ».

 

La question de l’interculturalité est très importante en Afrique ; un projet tel que « Demain, l’eau en partage » doit prendre en compte ses dimensions anthropologiques pour être mené à bien.

 

  Présence de Jean-Michel Daclin

 

L’adjoint au maire de Lyon, en charge des Relations Internationales a tenu à rencontrer les jeunes ; « Demain, l’eau en partage » est un projet emblématique de la politique internationale menée par la ville. S’engager sur une thématique environnementale aussi sensible que la question de l’eau n’est pas neutre. Elle démontre l’intérêt de la collectivité sur des problématiques environnementales actuelles.

Les jeunes sont par la même les ambassadeurs de cette coopération menée en partenariat avec six villes.  

 

Présence de deux burkinabè, cadres informatiques de la ville de Ouagadougou, en formation dans les services de la Ville de Lyon pour échanges de bonnes pratiques. Discussion avec les jeunes et réponses aux interrogations

 

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